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    La Libération de Limay

    Le 20 aout 1944, Limay a retrouvé la liberté après 4 ans, 1 mois et 11 jours d’occupation ennemie.

    Les bombardements alliés de mai 1944 avaient détruit en partie la ville, fait 33 victimes et provoqué un nouvel exode de la population qui s’était, en majorité, réfugiée dans les villages avoisinants. Depuis le débarquement du 6 juin des troupes alliées sur les côtes normandes, les soldats allemands avaient installé des batteries de D.C.A sur les coteaux de Saint Sauveur. Au fur et à mesure de l’avancée des troupes alliées, la nervosité de l’armée allemande augmentait et la population redoutait de plus en plus des représailles.

    Canon allemand de 88 sur les hauteurs de Limay - Collection Bruno Renoult

    Le 12 août, des soldats allemands commencèrent à fuir. Le 15, un convoi hippomobile de 125 chevaux et voitures s’installa dans le parc des Célestins. Le 16 août, des troupes allemandes traversèrent Limay où elles ne purent franchir la Seine. Les combats se multiplièrent. Limay, durant les jours qui précédèrent sa libération, ressemblait alors à une ville morte et sa population manquait en outre cruellement de pain et de produits alimentaires

     

    Dans l’après-midi du 19 août 1944, les rares habitants encore présents à Limay aperçurent alors un drapeau tricolore sur la collégiale de Mantes-la-Jolie, signe de sa libération par les troupes américaines. Cachés derrière le parapet du pont de Mantes détruit, les soldats du Capitaine Flannery commencèrent alors à viser les soldats allemands occupant encore Limay.

    19 août 1944 : le lieutenant américain Stockbridge Bacchus de la compagnie A du 314ème régiment de la 79ème division d’infanterie donne à boire à Mantes la Jolie à un prisonnier allemand blessé à Limay et ramené par barque. Photo : US National Archives

    Durant la nuit, une patrouille américaine du 314ème régiment de la 79ème division d’infanterie américaine fut envoyée en reconnaissance sous le commandement du Lieutenant Stockbridge Bacchus. La patrouille réussit à franchir la Seine en canot pneumatique et aborda silencieusement Limay depuis ses berges. La section s’installa dans l’église pour le reste de nuit avec un poste d’observation dans le clocher et installa sur la place du Pont-Neuf à LIMAY, une mitrailleuse prenant sous son feu la rue Nationale.

     

    Au petit matin du 20 aout 1944 depuis l’église, les hommes du Lieutenant Bacchus patrouillèrent et prirent contact avec quelques rares limayens encore présents. Soudain, une colonne allemande dévalant la Nationale arriva en ville par la rue Nationale. Ce fut l’accrochage qui dégénéra vite en combat de rue dans la confusion et au désavantage des américains. Le Caporal Frank Everson fut tué par accident dans l’action par l’un des siens, le Lieutenant Bacchus fut blessé et les deux autres GI’s furent cachés par les habitants. Les soldats allemands se retirèrent peu après en emmenant avec eux le Lieutenant Bacchus fait prisonnier. Le Lieutenant Bacchus fut par la suite  porté disparu et pendant quelques temps, Limay sera surnommée « Ville de Bacchus » par les soldats de la 314e th. Par un curieux hasard on retrouvera son casque à Drocourt une semaine plus tard. Les archives américaines nous apprennent qu’il fut emmené dans un camp de prisonnier.

    Pendant ce temps, les groupes de résistants locaux FTP-FFI, aidés de la Défense Passive de Limay, ouvrirent la voie aux soldats américains qui, sous le commandement du capitaine ERDMANN,  nettoyèrent le parc du château des Célestins, tuant alors une trentaine de soldats allemands.

    Groupe FTP de Limay. De gauche à droite : Julien PINARD, Maurice DENIS, Robert TESTAUD, Marcel LE PIVERT, l’Abbé DELANOUE, Marcel EPRON, Maurice GRAVIER, Louis RIGAUD

    Groupe de résistants du canton

    À la fin de la journée du 20 aout 1944, Limay est totalement libéré. Après quatre ans, un mois et onze jours d’occupation et de durs combats, le calvaire des Limayens, venait enfin de prendre fin.

     

    À partir du 21 août 1944, les troupes américaines consolidèrent la tête de pont sur la rive droite en s’installant en position défensive jusqu’au carrefour de la Maison Blanche à Fontenay Saint Père. L’objectif immédiat était  de parer une contre-attaque allemande toujours possible. Celle-ci ne manqua pas de se produire, mais toutes les tentatives ennemies du 21 au 26 août furent vouées à l’échec.

     

    Durant cette période, les résistants, et notamment le limayen Robert TESTAUD, participèrent aux opérations en renseignant les alliés, les guidant au mieux, récupérant les armes et les munitions abandonnées par l’ennemi. Ils poursuivirent en outre une intense activité de patrouille en direction de la ligne de front et communiquèrent de précieux renseignements permettant à l’artillerie américaine de diriger efficacement ses tirs sur les positions ennemies.

     

    Afin de ne pas oublier le sacrifice du jeune soldat américain Franck Everson, une stèle a été posée Place de la Libération afin de rendre hommage à son sacrifice.

    Stèle de Frank EVERSON